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Comminges / Voïvodie de KROSNO Similitudes / Disparités ?

Les mêmes activités agro-forestières mais avec des structures bien différentes.


Paysage Avec plus de 85 % de la surface de leurs territoires en terrains cultivés et forêts, les paysages agro-forestiers du Comminges et de la voïvodie de KROSNO sont proches (45 % de forêt pour KROSNO, 30 % pour le Comminges).

Avec respectivement 32 % et 11 % d'actifs agricoles par rapport à la population totale la voïvodie de KROSNO et le Comminges sont très marqués dans l'occupation de leurs actifs par le secteur agricole. Une très faible productivité du travail agricole en Pologne et une relative faible productivité en Comminges (par rapport à l'ensemble de la France) explique que, malgré le nombre important de travailleurs en agriculture, ils ne semblent pas produire la majorité des richesses de leurs régions respectives (données manquantes ou non fiables).

Les similitudes cessent lorsque l'on s'intéresse à la disponibilité de terre par actif agricole et à la superficie moyenne des exploitations.

Les 3.25 ha (6.9 ha en Pologne) de SAU moyenne par exploitation, les 87 % des exploitations ayant une superficie de 1 à 5 ha dans la voïvodie de KROSNO (surtout dans sa partie montagneuse), et un extrème morcellement n'offrent pas les mêmes possibilités de travail que les 22 ha (en 1989) de SAU moyenne en Comminges.

Avec plus de 40 actifs agricoles pour 100 ha de SAU dans la région de KROSNO contre 8 en Comminges, on veut bien comprendre que le niveau d'équipement n'est pas le même. Même si parmis ces 40 actifs seulement 12 cotiseraient à la caisse de prévoyance et seraient considérés comme agriculteurs à part entière (les autres seraient des doubles actifs très nombreux, des retraités, des aides familiaux, des pensionnés) la terre travaillée par nécessité par les autres personnes ne se libèrera pas dans les années à venir.

L'assise foncière des agriculteurs commingeois n'est pas la seule distinction que l'on peut faire avec leurs homologues du Sud-Est polonais. En effet, l'environnement (au sens large) des systèmes d'exploitation dans les montagnes polonaises est beaucoup plus marqué par l'instabilité et l'incertitude.

Les contextes ruraux n'offrent pas les mêmes opportunités aux exploitants.

En comparaison avec l'environement des systèmes d'exploitation du Comminges, on notera les différences constatées dans la région visitée (partie Sud et Centre de la voïvodie de KROSNO).

Environnement bio-physique

- Climat beaucoup plus rude (6 à 8 mois de neige en montagne)
- Des prédateurs plus nombreux et plus dévastateurs (sangliers, loups, ours)
- Pousse de l'herbe estivale dans toute la zone
- Des sols majoritairement de mauvaise qualité (surtout en montagne)

Environement humain

- beaucoup de personnes travaillent la terre mais peu d'agriculteurs "à temps plein" (concurrence sur le foncier).
- Aucune entraide. Les services rendus sont payants, organisation collective très difficile.

Environnement economique

amont :
- Faible structuration économique (difficile de faire jouer la concurrence)
- Prix des intrants élevé par rapport au prix de vente des produits
- Crédits à taux élevé
- Début de structuration économique pour les semences

organismes de service :
- surtout technique: consacré à l'appui à la production
- renaissance récentes (1995) des chambres d'agriculture avec peu de moyens

aval :
- Faible structuration economique (difficile d'écouler la production)
- Instabilité des prix des céréales
- La plupart des marchés sont instables (prix et écoulement)
- Grande incertitude sur l'évolution des marchés
- La grande distribution commence à imposer des critères de qualité et de livraison
- Le marché de la viande rouge connait une forte chute (prix, débouchés)
- Demande intérieure faible en produits agricoles

Environement social et politique

Politique
- La politique agricole favorise les plus grandes exploitations (crédits à taux préférentiels)
- L'agriculture n'est peut-être pas la priorité du gouvernement (d'après certains de nos interlocuteurs)
- Les organismes consulaires renaissant ne sont pas encore consultés pour définir les orientations de la politique agricole du pays
- Très grande incertitude sur les modalités d'adhésions à l'U.E (primes aux producteurs ?, fonds structurels ?, quotas de production ?)

Social
- De très grandes possibilités de formation initiales en agriculture (réseau de lycées agricoles)
- Des retraites agricoles très faibles (nécessite de garder ses terres)
- Des groupes écologistes actifs
- Revenu moyen bas (main d'oeuvre "bon marché" et qualifiée)

Les différences les plus notables s'établissent sur les points les plus vitaux d'un environnement d'exploitation agricole.
- Les marchés d'aval
- L'accès aux facteurs de production
- La politique agricole

Tous trois sont marqués par l'instabilité, l'incertitude et la difficulté pour la corporation d'avoir une action amélioratrice. Les agriculteurs commingeois même s'ils ne connaissent pas complètement l'évolution de la PAC, savent tous que le principe des prix garantis (même s'ils sont bas) et de primes compensatrices ne sera pas remis en cause de si tôt. De plus, tous ont conscience qu'ils ont des organisations professionnelles aptes à défendre la diversité de leurs intérêts.

Le contexte est tout de même plus stable, plus favorable à l'investissement.

Face à leur situation, les exploitants polonais doivent s'adapter.


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